Cette étude, consacrée à la rénovation énergétique basse consommation des copropriétés françaises, met en lumière les enjeux stratégiques, les avancées techniques et les défis à surmonter dans le cadre des objectifs nationaux de neutralité carbone d’ici 2050. Ce secteur, à la croisée des impératifs environnementaux, économiques et sociaux, constitue un levier essentiel pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et améliorer la performance énergétique du parc bâti.
Avec une consommation énergétique réduite de 57 % en moyenne et une nette diminution des émissions de CO2, les rénovations à basse consommation des copropriétés démontrent leur efficacité. Les interventions prioritaires, comme l’amélioration de l’isolation thermique de l’enveloppe, l’installation de systèmes correctement dimensionnés et entretenus, ainsi que le remplacement et/ou la décarbonation des systèmes énergétiques, attestent du potentiel d’économies d’énergie significatives. Cependant, la faible proportion des rénovations globales, représentant seulement 13 % des projets récents, souligne l’urgence d’une intensification des efforts.
Les freins identifiés, qu’ils soient d’ordre technique, économique ou décisionnel, complexifient la mise en œuvre de ces rénovations ambitieuses. Les contraintes liées à la diversité des profils des copropriétaires, aux caractéristiques des bâtiments et à la fragmentation des financements appellent à des solutions adaptées et intégrées. L’accompagnement des parties prenantes, la mobilisation accrue des dispositifs financiers tels que MaPrimeRénov’ Copropriété, et l’alignement sur les exigences du label BBC Effinergie rénovation sont autant de leviers pour surmonter ces obstacles.
En parallèle, l’analyse révèle l’importance cruciale d’avoir une vision globale du projet de rénovation.
Les défauts, constatés sur le terrain, notamment dans le traitement de certains ponts thermiques, la ventilation ou les systèmes de chauffage, bien qu’identifiés, persistent et impactent les performances attendues. Ces constats renforcent la nécessité d’une formation accrue des acteurs et d’un suivi technique renforcé pour garantir la qualité des rénovations.
Enfin, l’étude ouvre des perspectives prometteuses. Une massification des rénovations énergétiques performantes est envisageable, à condition de multiplier les financements, d’intensifier les incitations publiques, de capitaliser les bonnes pratiques opérationnelles déployées sur les territoires, et d’encourager la collaboration entre les acteurs. Ces efforts, combinés à une sensibilisation continue des occupants et/ou propriétaires, permettront d’accélérer la transition énergétique tout en assurant la pérennité des bâtiments et une amélioration significative du confort des habitants.
En conclusion, la rénovation énergétique des copropriétés représente une opportunité majeure pour atteindre les objectifs climatiques, tout en répondant aux enjeux de justice sociale et de valorisation patrimoniale. Pour réussir, il est impératif d’adopter une approche systémique et pragmatique, en alignant moyens financiers, innovations techniques et mobilisation des parties prenantes sur un objectif commun : un habitat durable et performant.