Comment réduire l’impact d’une rénovation sur la biodiversité ?
La rénovation d’un bâtiment est généralement moins impactante sur la biodiversité que la construction d’un édifice neuf. Néanmoins, la biodiversité est affectée par le chantier rénovation, les matériaux utilisés et l’usage du bâtiment. Mettre en place des mesures pour limiter les impacts qui portent atteinte à la biodiversité est possible, mais chaque projet de rénovation ayant ses spécificités, les recommandations formulées ne peuvent être listées de manière exhaustives et applicables à tous type de projets. Il est donc préconisé de se faire accompagner par des professionnels du sujet.
Organisation
Plus la préservation de la biodiversité est planifiée et intégrée tôt dans le processus de rénovation, plus l’impact négatif de la rénovation sera limité. En amont du chantier, un écologue peut réaliser un diagnostic permettant l’inventaire de la faune et de la flore, idéalement sur 4 saisons. Il reviendra alors au maitre d’ouvrage d’intégrer ces préconisations dans les arbitrages qui seront fait en vue de la phase de chantier. L’écologue pourra être en charge d’animer les échanges entre la maitrise d’ouvrage et les acteurs du chantier afin de sensibiliser et de former les acteurs sur la gestion écologique, d’établir les précautions à suivre et d’organiser le chantier en conséquence (son emprise au sol, ses zones de circulation, les zones protégées, etc.). Des échanges à visée pédagogique peuvent également être menés auprès des usagers du bâtiment.
Économie circulaire
La biodiversité est impactée par l’utilisation des matières premières, de l’extraction jusqu’à la production des déchets qui en résultent. Le choix des matériaux utilisés en vue de s’inscrire dans une démarche qui tend vers une économie circulaire permet donc de réduire l’impact de la rénovation du bâtiment sur la biodiversité.
Continuités des corridors écologiques
La circulation des espèces doit être possible à travers différents milieux comme les sols (trame brune), la végétation (trame verte) et l’eau (trame bleu). Il est possible de s’informer sur ces corridors écologiques identifiés dans les documents de planification territoriaux. A ce titre, la désimperméabilisassions et le maintien de la pleine terre est un levier à actionner pour permettre la continuité des sols, et une végétalisation diversifiée, horizontale ou verticale contribue à la continuité végétale.
Phasage du chantier et calendriers des espèces
La période des travaux peut être choisie en dehors de la période de reproduction des espèces présentes (notamment printanière), afin de réduire l’impact du chantier sur la biodiversité. Durant la phase d’exploitation du bâtiment, il est également possible de respecter le cycle de vie des êtres vivants sur site en adaptant les périodes d’entretiens des espaces verts.
Lieux de vie des espèces
La non dégradation des lieux de vie des espèces ou a minima leurs restaurations, peuvent être des objectifs à respecter durant les travaux et lors de la phase d’exploitation du bâtiment. De nombreuses mesures permettent cela, parmi lesquelles on peut citer la non dégradation des sols et des végétaux présents lors du chantier, la végétalisation, le non usage de pesticides, l’évitement ou l’adaptation de l’éclairage nocturne, et dans une moindre mesure la création d’habitat artificiels (nichoirs, hôtels à insectes, etc.).